Bento architecture
Corentin et Florian Mahieu
« Comment repenser l’architecture dans un monde où les ressources sont de plus en plus limitées ? »
Tels sont les enjeux auxquels sont confrontés les architectes du cabinet Bento Architecture. Ces derniers explorent des alternatives éthiques et responsables pour repenser l’architecture urbaine. Leur approche intègre les êtres vivants comme éléments constructifs, élargissant les relations entre humains et non-humains.
Ces derniers travaillent avec du « cuir fongique », cultivé à partir de mycélium, la structure racinaire des champignons. Pour créer ces matériaux, un organisme fongique est cultivé sous forme de feuille à la surface d’un substrat solide ou liquide contenant des nutriments. Le mycélium forme alors un réseau dense et entrelacé de structures filiformes appelées « hyphes ». Ce matériau régénératif forme une alternative durable au cuir animal, permettant aux objets et architectures de se développer de façon autonome.
Cette année, pour l’édition de Private Choice 2024, sera présentée une pièce de Corentin Mahieu en collaboration avec Bento Architecture. Il s’agit de la table Accalmie, composée d’un piètement prenant la forme d’un échafaudage en bois, supportant un plateau de mycélium. Le titre de la pièce fait référence à l’état stabilisé du mycélium vivant : après une croissance explosive, il est entré dans un état de calme. L’espèce utilisée pour la réalisation de cet objet a été collectée dans la forêt de Soignes en Belgique (classée au patrimoine mondial de l’UNESCO), où elle pousse naturellement sur le bois de hêtre local.
Accalmie s’est développée autour de l’exposition « In Vivo » pour le Pavillon belge à la Biennale d’architecture de Venise 2023. La table a fait partie de l’exposition « Entangled Design : Beyond Wood » présentée au salon du design Collectible à Bruxelles du 7 au 10 mars 2024.
Florian Mahieu quant à lui a dessiné les tabourets en mycélium Stool L18 qui suivent le même principe que la table de son frère. Ces créations explorent la régénération, inversant l’obsolescence programmée. Les architectes parient sur la croissance naturelle de la matière vivante pour générer de nouvelles formes, liant cycles de vie et création.
