Floriane de Lassée

Fière d’une pratique éclectique et sincère qui évolue au fil de sa vie, la carrière de Floriane de Lassée est néanmoins marquée par une série photographique intitulée Inside Out, qui l’accompagnera durant dix années.

Lors de l’édition photo de Private Choice en novembre 2024 sera exposée une vue de Paris, issue de cette série iconique. Elle met en scène un personnage silencieux dans un paysage nocturne et citadin, avec en arrière-plan le Panthéon. Le modèle au piano, exceptionnellement de dos, berce sans le savoir un admirateur secret posté à sa fenêtre. L’utilisation de la chambre photographique impose un temps de pose allant de 10 à 40 minutes, figeant l’image dans un espace parallèle. Les teintes métallisées qui offrent à l’œuvre une profondeur et une certaine préciosité sont dues à l’utilisation d’un papier irisé et métallisé, évoquant l’esthétique des anciens tirages cibachrome.

Contrastant avec ce procédé photographique, sa dernière série When water rises émerge. Conçue lors d’un tour du monde en 2023-2024, cette série prend racine sur les plages de l’île de Tanna au Vanuatu, en Océanie. Floriane de Lassée y métamorphose les plages de sable volcanique en muses. Dans une approche quasi méditative, le rythme des vagues guide son objectif. Armée d’un simple iPhone, elle cherche, par l’observation et la patience, à renouer avec la puissance de l’Océan, ce carrefour entre vie terrestre et marine. Une fois retravaillées, les images évoquent les reliefs montagneux et volcaniques caractéristiques du Pacifique. L’artiste les présente en tirages simples ou montées en bas-relief, accentuant ainsi cette impression de volume.

Enfin, sa série intitulée Présences reprend le motif de la fenêtre, derrière laquelle des solitudes apparaissent : un corps à corps avec la paroi s’engage, laissant le spectateur s’interroger sur le sens de cette chorégraphie sans nom et sans visage, à la fois sensuelle et intime. L’artiste donne pour seule consigne à ses modèles de chercher à passer de l’autre côté de cette paroi vitrée, semi-opaque. Elle saisit alors les poses de ces modèles anonymes au moment où les zones de contact deviennent des îlots de netteté. Le dispositif mis en place s’apparente à la mise en scène d’une « installation ». Les caissons lumineux éclairés par LED sont édités en 5 à 8 exemplaires.